Lettre ouverte au Président du Conseil général du Val-de-Marne

Publié le par Plateau Briard Environnement

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Monsieur le Président,

 

L’aéroport d’Orly a ouvert ses portes en 1961, bien après l’urbanisation des communes situées à proximité.

Pour limiter les nuisances subies par les riverains, l’arrêté ministériel du 6 octobre 1994 et le Schéma Directeur de la Région Île-de-France limitent l’activité de l’aéroport à environ 200 000 mouvements par an.

Or non seulement ce seuil de 200 000 mouvements est largement dépassé (plus de 230 000 mouvements en 2011), mais Aéroports de Paris vient, de façon unilatérale, de faire connaître son intention d’investir un demi-milliard d’euros afin d’accueillir 40 millions de passagers par an, à l’horizon de 2018, soit une augmentation de 50 % du nombre de passagers actuel et de construire une 3ème aérogare pour accueillir les gros-porteurs.

 

Cette annonce n’a pas fait l’objet du moindre travail préalable avec les associations et les élus des communes riveraines, pourtant directement concernées et mobilisées sur l’activité de l’aéroport.

 

Cette annonce intervient quelques jours après que le gouvernement ait ajourné le projet du Grand Paris Express, indispensable à l’amélioration des transports publics en Île-de-France. En effet le budget 2013 de l’Etat ne prévoit pas le milliard d’euros qui devait être inscrit pour la réalisation de cette nouvelle rocade ferrée.

 

Cette annonce porte les germes d'une dégradation de l'environnement des populations survolées, car l’accueil de 50 % de passagers supplémentaires exigera le décollage de gros porteurs beaucoup plus bruyants et plus polluants et, contrairement à ce que prétend Aéroports de Paris, à l’augmentation du nombre de mouvements aujourd'hui déjà excédentaire.

 

Le trafic d'Orly a été plafonné à 200 000 mouvements grâce à la mobilisation des associations et des élus de tout bord, après l'émotion suscitée par l'accident de l'Airbus de la Tarom.

Seul ce chiffre compte et doit rester la référence.

Seuls les mouvements ont une incidence sur la sécurité et la santé des riverains de l'aéroport. La notion de créneau n'est qu'un outil administratif et technique.

La seule référence à prendre en compte est donc le plafonnement à 200 000 mouvements par an.

Il en va de la sécurité des Val-de-Marnais survolés. N'attendons pas une nouvelle catastrophe !

Il en va aussi de la santé des centaines de milliers de riverains concernés par le bruit et la pollution de l'air générés par le trafic aérien. Rappelons qu'un Boeing 747 émet lors d'un décollage autant d'oxydes d'azote qu'une Clio sur 160 000 kilomètres.

 

C’est la raison pour laquelle nous vous demandons instamment d'affirmer la nécessité de respecter le seuil des 200 000 mouvements annuels, objectif clairement affiché par l'arrêté de 1994 et le Schéma Directeur de la Région Île-de-France, ainsi que le nombre de gros-porteurs limité à 8,5% du trafic par le PGS de 2004.

 

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments distingués.

 

Louis DELAVAUD, président de Plateau Briard Environnement

Gérard BOUTHIER, président d'AVEVY

Claude CARSAC, président du Forum Contre les Nuisances Aériennes

Michel GRENOT, président du collectif Alerte Nuisances Aériennes

représentant 16 associations du Val-de-Marne, de  l'Essonne et de Seine-et-Marne

Luc OFFENSTEIN, président d'OYE 349

Jean-Pierre BLAZY, président de Ville et Aéroport


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